
Bien vivre malgré une perte
Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
22-06-2010
rosette poletti
Madame Rosette Poletti a travaillé des années dans le domaine de la santé, son désir de venir en aide à ceux qui souffrent lui donne une grande connaissance de la nature humaine et des solutions pour soulager la souffrance morale. (Catherine Keller)
La perte est inévitable. Tout le monde en souffre et chacun doit trouver la solution qui lui permettra de bien vivre malgré cela.
Rosette Poletti, psychothérapeute, est responsable d'un centre de formation à l'accompagnement des personnes en difficulté (fin de vie, deuil, crises) et chroniqueuse pour le journal Le Matin.
Elle donne des conférences et a écrit plusieurs ouvrages sur la perte au sens large, sa gestion au niveau personnel ainsi que l’aide que l’on peut apporter aux personnes en souffrance.
Son dernier livre, coécrit avec Barbara Dobbs, Philosophie du coquelicot vient de paraître aux éditions Perle de Jouvence.
Il aborde le fait de « découvrir l’importance de prendre soin de soi pour aller vers l’autre ».
Dans notre société le mot perte est trop souvent tabou.
Rosette Poletti pense que « notre société met à l’honneur le fait de gagner, de réussir.
Ce qui est amusant, c’est que, pour que quelqu’un gagne, il faut qu’il y ait un perdant.
On parle de la perte comme d’une chose honteuse, alors que c’est le destin de l’être humain. »
Tout gain entraîne une perte et vice-versa
Le gain est intimement lié à la perte.
Pour gagner il faut perdre. Ce qui est plus difficile à comprendre, c’est que l’inverse existe aussi : toute perte entraîne un gain, le découvrir, le savourer permet d’atténuer la perte.
« Apprendre à perdre, savoir vivre une perte est essentiel», explique Rosette Poletti.
« Avoir plusieurs rôles dans la vie permet de ne pas être détruit lorsqu’on perd l’un de ces rôles. »
Dans la même idée, elle explique qu’il vaut mieux ne pas avoir d’attachements trop marqués.
« Il faut des années pour accepter que rien de ce qui est sur cette terre est éternel.
Il faut jouir pleinement de ce que l’on a, tout en restant conscient que cette chose, cette personne, cette activité est vouée à disparaître. »