samedi 28 août 2010
Bien vivre malgré une perte de Madame Poletti
Bien vivre malgré une perte
Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
22-06-2010
rosette poletti
Madame Rosette Poletti a travaillé des années dans le domaine de la santé, son désir de venir en aide à ceux qui souffrent lui donne une grande connaissance de la nature humaine et des solutions pour soulager la souffrance morale. (Catherine Keller)
La perte est inévitable. Tout le monde en souffre et chacun doit trouver la solution qui lui permettra de bien vivre malgré cela.
Rosette Poletti, psychothérapeute, est responsable d'un centre de formation à l'accompagnement des personnes en difficulté (fin de vie, deuil, crises) et chroniqueuse pour le journal Le Matin.
Elle donne des conférences et a écrit plusieurs ouvrages sur la perte au sens large, sa gestion au niveau personnel ainsi que l’aide que l’on peut apporter aux personnes en souffrance.
Son dernier livre, coécrit avec Barbara Dobbs, Philosophie du coquelicot vient de paraître aux éditions Perle de Jouvence.
Il aborde le fait de « découvrir l’importance de prendre soin de soi pour aller vers l’autre ».
Dans notre société le mot perte est trop souvent tabou.
Rosette Poletti pense que « notre société met à l’honneur le fait de gagner, de réussir.
Ce qui est amusant, c’est que, pour que quelqu’un gagne, il faut qu’il y ait un perdant.
On parle de la perte comme d’une chose honteuse, alors que c’est le destin de l’être humain. »
Tout gain entraîne une perte et vice-versa
Le gain est intimement lié à la perte.
Pour gagner il faut perdre. Ce qui est plus difficile à comprendre, c’est que l’inverse existe aussi : toute perte entraîne un gain, le découvrir, le savourer permet d’atténuer la perte.
« Apprendre à perdre, savoir vivre une perte est essentiel», explique Rosette Poletti.
« Avoir plusieurs rôles dans la vie permet de ne pas être détruit lorsqu’on perd l’un de ces rôles. »
Dans la même idée, elle explique qu’il vaut mieux ne pas avoir d’attachements trop marqués.
« Il faut des années pour accepter que rien de ce qui est sur cette terre est éternel.
Il faut jouir pleinement de ce que l’on a, tout en restant conscient que cette chose, cette personne, cette activité est vouée à disparaître. »
Rosette Poletti propose cinq points qui nous permettent d’apprendre à perdre.
1.La pleine présence
La vie, ce n’est ni hier, ni demain, c’est le moment présent avec les gens qui nous entourent.
Être avec ceux que l’on aime, pas seulement physiquement, être à leur écoute, leur donner le temps nécessaire nous permet de ne rien regretter.
Posez-vous la question : « Est-ce que je donne vraiment la priorité aux personnes qui me tiennent tant à cœur ? »
Profitez de votre santé, bougez, aimez votre corps, donnez-lui ce dont il a besoin. Pensez aux bonnes choses et laissez de coté les mauvais souvenirs.
Les ressasser rend malheureux. Évitez les regrets. On ne peut pas changer ce qui s’est passé.
Nos erreurs sont là pour nous éduquer, pas pour nous culpabiliser.
Inutile d’avoir peur de malheurs hypothétiques à venir qui n’arriveront peut-être jamais.
Il sera bien assez tôt pour les gérer quand ils seront là.
Cela ne veut pas dire « faire ce qu’on veut sans penser au futur ».
La vie nous réserve des évènements qui ne dépendent pas de notre volonté. On ne peut ni les changer ni les prévoir.
Acceptons la vie comme elle vient, avec son lot de bonheur et de malheur.
2.Finir nos histoires
Oublier les rancunes, le ressentiment.
C’est très difficile à faire et pourtant c’est tellement important.
Pour cela, on peut parler de ses rancœurs et si ce n’est pas possible parce que la personne n’est plus en vie ou que cela n’est pas judicieux, on peut l’écrire ou faire un acte symbolique qui termine l’histoire : aller parler sur la tombe, faire un voyage du souvenir... car ce sentiment est destructeur. Il nuit à la santé et rend malheureux.
3.Vivre ses émotions
Quelque soit la perte, elle suscite en nous des émotions que l’on doit apprendre à accepter.
Une grosse perte est un choc qui peut nous paralyser.
Par la suite vient fréquemment la révolte. Il faut oser la vivre. Elle est naturelle et saine, elle nous permet de surmonter la souffrance.
Viennent ensuite la tristesse et parfois la culpabilité.
« La nature nous a donné la tristesse pour nous guérir. C’est comme si on vidait un abcès », nous explique Madame Poletti.
« Par contre la culpabilité pose problème. Souvent on regrette de ne pas avoir fait autrement. Mais si on avait pu faire différemment, on l’aurait fait.
Il faut accepter que l’on ne puisse pas vivre à la place de l’autre, que l’autre fait son choix et que cela est indépendant de notre choix.
La seule culpabilité utile est celle qui permet de réparer quelque chose que l’on a fait avec la volonté de faire du mal. »
4.L’acceptation
Avec le temps, en ayant accepté de passer par ces émotions, on arrive à accepter cette perte et à retourner à la vie, au plaisir.
S’accepter soi-même, accepter d’être ce que l’on est, prendre soin de soi, accepter de l’aide.
Comme dit Antony de Mello, « notre vie est parsemée de perte, de deuil, etc.
La souffrance est optionnelle.
Accepter ce qui est permet de ne pas souffrir car la souffrance vient à partir du moment où l’on s’accroche à vouloir quelque chose qui n’est pas, c’est la distance entre ce que l’on veut et ce qui ne peut pas être changé. »
La seule chose que l’on puisse changer, c’est la façon dont on vit sa perte.
5.Chercher le cadeau
A priori, une épreuve, une perte n’est pas un cadeau.
Il faut du temps et avoir passé par les différentes émotions citées plus haut pour découvrir le cadeau qu’une épreuve nous apporte.
Après avoir vécu une grande épreuve, notre façon de voir la vie peut changer. On va à l’essentiel, ce qui est vraiment important pour soi.
Sans cette souffrance, on n’aurait jamais pu s’épanouir réellement.
Site de Madame Poletti
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